Nous vous propose de découvrir l'hommage rédigé par Edith Goldbeter membre du groupe "Les 6 voix et un ténor américain" qu'elle a fondé avec Luigi Onnis, Elida Romano, Marco Vannotti, Juan Luis Linares et Carlos Sluzki.
" Pour Gigi,
C’est avec une énorme tristesse que j’ai appris le décès de Gigi. C’était l’homme le plus droit, le plus généreux et le plus attentif aux autres, que j’ai connu. La gentillesse et l’écoute chaleureuse qu’il apportait dans tous les échanges en faisaient un ami précieux, irremplaçable. Au cours des multiples rencontres que j’ai pu faire au cours de ma vie, je n’ai jamais rencontré un homme aussi bon.
Je me rappelle de son rire, de son amour de la littérature et de la musique, de son appétit, de sa douceur — il aimait les douceurs ! —, de sa manière de conduire, à la fois prudente et audacieuse, de sa bienveillance…
Il adorait les débats d’idées et aimait parler de la complexité tout en en donnant une vision intelligente, claire et lumineuse, ce qui était d’ailleurs la marque de ses écrits et de ses exposés.
J’ai fait la connaissance de Gigi en 1981, lors d’un congrès organisé par Mony Elkaïm et notre institut à Bruxelles. Depuis, nos chemins se sont croisés maintes fois, aussi bien dans le cadre de congrès que lors de nos workshops, ou enfin à EFTA dont il a été l’une des chevilles ouvrières. Son rôle de premier plan dans le domaine de la thérapie familiale en Europe était reconnu par tous et son activité inlassable, alliée à sa personnalité rayonnante, suscitait l’admiration et l’amitié de chacun. Après avoir activement soutenu le mouvement d’antipsychiatrie européen, ses recherches se sont ancrées dans sa pratique clinique avec des familles psychosomatiques. Son travail théorique et clinique sur les sculptures du temps familial, développé dans ses nombreux livres, articles, formations et conférences, a marqué en profondeur le champ de la thérapie familiale.
Depuis près d’une dizaine d’années, Gigi participait à notre chœur de 5 (avec Juan, Elida et Marco et moi) puis 6 voix, avec Carlos. Il co-organisait et participait avec une égale ardeur aux discussions théoriques et cliniques et aux agapes musicales et gastronomiques qui les accompagnaient à Rome, Milan, Paris, Bruxelles ou Barcelone, jouant un rôle essentiel dans ce groupe fraternel. Son intelligence et son sourire illuminaient chacune de nos réunions, sa gentillesse chaque fois nous réchauffait le cœur.
Je le vois avec émotion être présent activement, avec son épouse, tout au long de nos dernières rencontres à Rome au mois d’octobre, minimisant ses problèmes de santé en nous disant que les choses se rétabliraient après une période de repos. Il s’y est donné à fond, participant à toutes les présentations et activités liées à cette rencontre, qu’il avait organisée de manière superbe dans les moindres détails, avec ce souci de rendre heureux tous ceux qui l’entouraient.
Son décès laissera un vide douloureux dans notre « fraternité » mais nous garderons intacte son image souriante et chaleureuse, celle d’un homme débordant d’humanité, d’un thérapeute exceptionnel, et d’un ami rare et exquis.
Au nom de ses cinq amis/collègues européens et américain, Elida, Marco, Juan, Carlos et moi (et d’Albert), je t’embrasse, Catarina, et te rejoins dans ta peine,
Edith Goldbeter "